Dans le cadre de son quatrième « Observatoire » à Angers, le 24 septembre dernier, le réseau Cezam Val-de-Loire organisait quatre ateliers pratiques à destination de ses adhérents CE/CSE. L’un de ces ateliers, consacré à la responsabilité civile du CSE dans le cadre de ses activités sociales et culturelles, a permis aux élus présents de faire le point sur les risques auxquels ils sont exposés.
La règle juridique est claire : le CSE, en tant qu’organisateur d’activités, est tenu à une obligation de moyens. « Cela veut dire que vous devez préparer l’activité pour qu’elle se déroule au mieux, explique Loïc Pedron, chargé de relations avec les associations et collectivités au sein de la MAIF. Votre rôle n’est pas de garantir l’absence d’accident, mais de créer les conditions pour que l’accident n’arrive pas. Il s’agit d’une obligation de prudence et de diligence, reformule le juriste. Lorsqu’il y a un accident et que le salarié décide d’agir contre le CE/CSE, dans 80% des cas c’est pour une faute dans l’organisation (défaut d’organisation, défaut de surveillance ou vigilance, erreur d’appréciation du risque encouru, absence de conseils, non-respect des textes réglementaires, etc.) ».
Pour le cas particulier des intoxications alimentaires, la responsabilité est immédiate : « Si vous achetez à un prestataire des colis gourmands pour les distribuer à Noël et qu’un ou plusieurs salariés sont intoxiqués, c’est le guichet unique. C’est-à-dire que le salarié intoxiqué peut se retourner indifféremment contre son CSE, ou contre le prestataire qui vous a vendu les coffrets gourmands, synthétise Loïc Pedron. L’objectif du législateur, c’est que la victime n’ait pas à chercher midi à quatorze heures, et puisse surtout aller rechercher la responsabilité d’une personne solvable. Et la réparation est automatique, prévient-il. Si le salarié décide de se tourner vers le CSE, il faut simplement avoir une assurance qui va couvrir la réparation automatique du dommage ». À charge ensuite, pour le CSE, de se retourner contre le prestataire défaillant.
Et si c’est le prestataire du CSE qui est défaillant ? « Le client c’est le salarié, au final c’est lui qui paye le voyage, c’est donc à lui d’agir contre le prestataire, répond Loïc Pedron. La responsabilité du CSE, qui n’est pas agent de tourisme, ne pourra être recherchée que pour un mauvais choix du partenaire. Le CSE qui prend aujourd’hui un voyage de groupe avec Thomas Cook, alors que les difficultés du voyagiste sont connues de tous, pourrait exposer sa responsabilité », illustre-t-il.
Ainsi, si l’assurance responsabilité civile n’est pas obligatoire pour le CSE, elle apparaît vivement conseillée dès lors que des ASC sont organisées : « À défaut d’assurance, c’est la responsabilité des personnes individuelles qui composent le groupement qui vont être responsables, prévient la MAIF. Le risque, même faible, peut se produire et vous placer dans une situation inutilement complexe ».
Source – Actuel CE